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Épargne retraite (PER)

Avec des incertitudes croissantes concernant notre retraite, aussi bien sur l’âge de départ que sur le montant des pensions versées, il est aujourd’hui indispensable d’épargner pour se construire soi-même une épargne pour ses vieux jours.

Le Plan d’Épargne Retraite : Réduire ses impôts tout en épargnant !

Comprendre le PER en 2 minutes

Un PER est une enveloppe financière permettant aux épargnants de se construire un capital en investissant sur différents supports.

La force du PER réside dans son avantage fiscal : les sommes versées dans le cadre du PER seront déduites du revenu imposable global et échapperont donc à l’impôt sur le revenu.

Cela permet donc de réduire sa fiscalité mais surtout de bénéficier de l’effet de levier fiscal du PER : vous investissez de l’argent que vous auriez dû payer aux impôts !

La contrepartie de cet avantage fiscal se trouve dans le manque de liquidité du PER : les sommes versées seront déblocables, en capital ou en rente, uniquement à l’âge légal de départ à la retraite.

Attention, les sommes versées dans le cadre du PER n’échappent pas non plus ad vitam aeternam à l’imposition, qui s’appliquera au moment du retrait et qui diffèrera selon le mode de retrait choisi.

Bien que les avantages du PER soient indéniables, il est nécessaire de maîtriser toutes ses subtilités.

L’avantage fiscal du PER

Le mécanisme

Le principal avantage du PER réside dans son avantage fiscal : les versements effectués dans le cadre du PER seront déduits de votre revenu imposable global et échapperont donc à l’impôt sur le revenu.

Le niveau de réduction fiscale dépend de votre niveau de revenus : plus votre tranche marginale d’imposition est élevée, plus la défiscalisation offerte par le PER sera avantageuse.

Pour les fortes fiscalités, il est difficile de faire plus efficace avec jusqu’à 45% de réduction d’impôts !

tableau des taux d'imposition sur la tranche de revenu

La fiscalité à la sortie

La contrepartie de cet avantage fiscal se trouve cependant dans le manque de liquidité du PER : les sommes versées sur un PER seront investies dans une enveloppe financière qui, hors cas exceptionnels que nous aborderont ensuite, ne sera déblocable qu’à l’âge légal de départ à la retraite.

C’est ce qu’on appelle l’effet tunnel : il ne faut donc investir que ce dont vous n’aurez pas besoin tout de suite !

Une fois l’âge légal de départ à la retraite atteint, vous pourrez récupérer le capital disponible de votre PER sous forme de capital, de rentes viagères ou un mix des deux : le mode de retrait devra donc être choisi judicieusement en fonction de vos projets de vie.

Attention, les sommes versées dans le cadre du PER n’échappent pas non plus ad vitam aeternam à l’imposition, qui s’appliquera au moment du retrait et qui diffèrera selon le mode de retrait choisi.

  • Si retrait en capital : Le jour où les sommes seront retirées, elles viendront se rajouter à vos revenus et seront donc imposées dans votre tranche marginale d’imposition future. De plus, les plus-values effectuées seront quant à elles imposées à la flat tax de 30%.
  • Si retrait en rentes viagères : En cas de retrait sous forme de rentes viagères, le détenteur du plan bénéficiera de rentes mensuelles ou trimestrielles jusqu’au jour de son décès. Ces rentes seront imposées au barème de l’impôt sur le revenu (après un abattement de 10%) et aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2%.

PER : Un exemple concret

Le gain d’impôt à l’entrée

Martin est célibataire et dispose d’un revenu imposable global de 65.000€.

Il décide de verser 10.000€ sur son PER.

Ainsi, les 10.000€ échapperont à la fiscalité. Martin étant dans une tranche marginale d’imposition à 30%, son économie d’impôt sera de l’ordre de 30% * 10.000€, soit 3.000€.

La fiscalité à la sortie

Martin a désormais 64 ans et a pris sa retraite l’an dernier.

Son revenu imposable global est désormais de 25.000€ avec sa pension de retraite. Les 10.000€ qu’il a investi sont désormais valorisés 20.000€ grâce à des investissements fructueux.

En retirant les sommes de son PER :

  • Les 10.000€ qu’il avait versé se rajoute à son revenu imposable global, qui passe donc de 18.000€ à 28.000€. Étant dans la tranche marginale d’imposition de 11%, Martin paiera 1.100€ d’imposition sur ces 10.000€.
  • Les 10.000€ de plus-values sont imposées à la flat tax de 30%, soit 3.000€. Il a donc généré 7.000€ de plus-values nettes.

Son versement de 10.000€ lui aura donc permis de réduire son imposition l’année du versement mais aussi de valoriser son capital pour sa retraite tout en bénéficiant d’une imposition plus faible le jour du retrait.

Au global, son versement de 10.000€ lui aura permis de générer 3.000€ d’économies d’impôts immédiates mais seulement 1.900€ d’économies d’impôt à terme, sans oublier les 7.000€ de gains financiers nets.

Quel est le juste montant à investir sur un PER ?

Si vous hésitez sur le montant à investir, voici les 3 critères majeurs à prendre en compte :

Les plafonds des versements déductibles

Les versements PER déductibles des impôts sont plafonnés chaque année. Pour savoir quel montant vous pouvez déduire de vos impôts avec le PER, il vous suffit de regarder le plafond de versements déductibles disponibles sur la page 3 de votre avis d’imposition.

Attention, les versements effectués au-delà de ce plafond ne permettront pas de réduire votre imposition. Autrement dit, il n’y a pas de raison de verser plus que nécessaire.

Bon à savoir : vous pouvez également utiliser les plafonds fiscaux des 3 années précédentes et ceux de votre époux/se s’ils n’ont pas été utilisés par le passé !

L’illiquidité

Hors cas exceptionnels de déblocage anticipé, vous ne pourrez pas récupérer les sommes investies sur votre PER avant l’âge légal de départ à la retraite.

Vous ne devez donc pas investir des sommes dont vous pourriez avoir besoin à court et moyen terme : en cas de projets ou d’imprévus vous pourriez vous retrouver dans l’embarras.

Votre tranche marginale d’imposition

Les versements effectués sur ton PER viendront donc réduire ton revenu imposable global. Ainsi, plus votre tranche marginale d’imposition est élevée, plus la puissance fiscale du PER sera grande.

Exemple : Un versement de 10.000€ génèrera une économie d’impôt de 4.500€ pour un individu se trouvant dans une T.M.I à 45% contre seulement 1.100€ pour quelqu’un dans la T.M.I à 11%.

Il est, selon nous, inutile de verser sur un PER si vous vous situez dans une tranche marginale d’imposition inférieure à celle de 30%.

Les cas de déblocage anticipé du PER

Bien qu’étant normalement uniquement déblocable à l’âge légal de départ à la retraite, il existe toutefois certains cas spécifiques où vous pouvez récupérer en avance les sommes de votre PER.

Il y a certes un cas de déblocage utile :

  • Acquisition d’une résidence principale

Mais surtout des cas de déblocage beaucoup moins sympathiques :

  • Invalidité d’un membre du foyer
  • Décès de l’époux/se ou du partenaire de Pacs
  • Expiration des droits aux allocations chômage
  • Surendettement
  • Cessation d’activité non salariée à la suite d’un jugement de liquidation judiciaire

De plus, dans l’intégralité des cas, les sommes issues de versements volontaires passeront par la case prélèvements sociaux (17,2%) en cas de déblocage anticipé, et même réintégrées au barème progressif de l’impôt sur le revenu en cas de déblocage pour acquisition de résidence principale.

Quelle gestion financière mettre en place sur son PER ?

N’oublions pas qu’un contrat PER est avant tout une enveloppe de gestion financière !

Si l’on insiste autant sur cette notion, c’est car il existe malheureusement bien trop de contrats non optimisés :

    la gestion financière illustration erreurs, difficultés
    • 100% en fonds euro,
    • Des fonds bancaires trop chers,
    • Des gestions pilotées peu performantes.

    Les pertes d’opportunité sont malheureusement souvent importantes et ne permettent pas réellement de valoriser votre capital.

    Ce qui doit vraiment dicter la façon dont vous investissez, c’est votre horizon d’investissement : vous n’allez pas investir de la même manière si votre retraite est dans 1, 5, 10 ou 20 ans.

    Au sein d’un contrat PER, on peut retrouver différents types de gestion :

    • La gestion libre : vous choisissez vous-même les supports sur lesquels vous investissez.
    • La gestion pilotée : il s’agit d’un panachage d’investissements évoluant selon votre profil de risque.

    Bien que la gestion pilotée offre la promesse d’un investissement clé en main et adapté, les performances sont souvent inférieures à celles d’une gestion libre bien pensée. Pour causes : des fonds sous-jacents trop chargés en frais et sous-performants.

    Avec la gestion libre, vous allez pouvoir sélectionner vous-même (ou en étant accompagné) une multitude de classes d’actifs :

    • Le fonds euro : Le fonds euro représente la poche “sécurisée” du contrat d’assurance-vie grâce à une liquidité immédiate et une garantie en capital assurées par l’assureur, mais également des intérêts définitivement acquis une fois versés. 
    • Les fonds actions : Les fonds actions vous permettent d’investir au capital d’entreprises au sein de pays et de secteurs d’activité diversifiés. C’est idéal pour valoriser votre capital à long-terme.
    • Les fonds obligataires : Les fonds obligataires vous permettent de toucher des intérêts en prêtant vos capitaux à différents pays et entreprises. Les obligations sont idéales pour équilibrer votre portefeuille et valoriser intelligemment votre épargne.
    • Le Private Equity : Le Private Equity se démocratise de plus en plus et vous permet d’investir dans des entreprises non cotées en bourse. L’objectif de ces fonds est d’accompagner ces entreprises dans leur développement avant de les revendre.
    • Les produits structurés : Les produits structurés se présentent comme d’excellents supports pour les investisseurs cherchant à optimiser leur couple rendement/risque. 

    Les différents compartiments du PER

    Bien que l’on ait pour l’instant principalement abordé le PER dans le sens individuel, c’est-à-dire celui où vous épargnez volontairement, ce n’est toutefois qu’un seul des trois compartiments de l’enveloppe PER.

    Le PER permet aussi d’harmoniser au sein d’une même enveloppe l’intégralité différents plans d’épargne retraite : PERin, PERP, Madelin, Article 83, PERO, PERCO, PERCOL, PREFON, …

    Attention, chaque compartiment dispose de ses propres spécificités :

    tableaux des compartiments du PER

    Nous conseillons souvent de transférer vos différents plans retraite au sein d’une seule et même enveloppe pour différentes raisons :

    • L’aspect pratique :

      Avec un seul PER, une seule interface de connexion pour avoir une vision centralisée sur la gestion financière de toute votre épargne retraite.

    • La gestion financière :

      Investir pour sa retraite c’est bien mais le faire en investissant convenablement ses capitaux c’est mieux !

      La majorité des plans retraites sont assez limités en termes de choix d’investissements : pas d’ETF ni de Private Equity, mais surtout des investissements peu performants et chargés en frais.

      La décision de transférer vers un PER plus complet est toujours une très bonne décision.

    • Les plans transférables ? 

      • PER Individuel & Madelin : transférables tout le temps
      • PERCO/PERCOL/PERECO : transférables une fois le départ de l’entreprise acté ou tous les 5 ans
      • PERO/PEROB/Article 83 : transférables une fois le départ de l’entreprise acté

    La transmission du PER dans la succession

    Le PER peut également être un moyen complémentaire de transmettre son capital !

    Le régime applicable pour la transmission d’un PER dépend de la nature du contrat PER :

    • Si vous détenez un PER “Compte-Titres” : l’épargne accumulée sera réintégrée à la succession globale (droits de mutation selon lien de parenté)
    • Si PER “Assurantiel” : l’épargne accumulée sera imposée selon les barèmes de succession propres à l’assurance-vie

    L’enveloppe assurantielle, plus répandue, a l’avantage de proposer les avantages successoraux de l’assurance-vie qui différeront toutefois selon l’âge du détenteur du PER au jour de son décès :

    tableau transmission du PER

    Comment sélectionner le bon contrat PER ?

    Voici les points d’attention majeurs à valider avant de souscrire à un PER :

    Les frais du contrat

    S’il y a bien une évidence, c’est que l’argent que vous investissez ne doit pas rémunérer la banque ou l’assureur avant vous. Voici les principales strates de frais d’un contrat :

    • Les frais d’entrée au contrat : ces frais seront prélevés à chaque fois qu’un versement est réalisé : cela peut aller de 0 à 5%

    • Les frais de gestion du contrat : Contrairement aux frais d’entrée, ces frais ne sont pas prélevés directement sur les versements mais seront prélevés chaque année au titre de la tenue du contrat.

      Ces frais se situent généralement autour d’1% par an. Certains contrats proposent même moins mais attention à ce que cela ne dissimule pas d’importants frais de gestion des fonds.

    • Les frais de gestion des fonds : Les frais de gestion des fonds sont également des frais récurrents, qui viendront donc s’additionner aux frais de gestion du contrat.

      Ces frais sont prélevés au titre de la rémunération des équipes de gestion de chaque ligne d’investissements présente dans ton contrat. Ces frais vont de 0,2% pour un bon ETF à 3% pour un fonds actif trop chargé en frais.

    Exemple : Vous investissez 10.000€ sans frais d’entrée, avec des frais de gestion du contrat d’assurance-vie de 1% par an et sur un fonds action avec des frais de gestion de 1,8%.

    En additionnant les différentes strates de frais, les frais récurrents annuels s’élèvent à 2,8%. En d’autres termes, il faut à minima une performance de 2,8% chaque année sur ce fonds pour ne pas perdre d’argent.

    Les investissements disponibles

    Il est certes primordial de ne pas investir son épargne sur un contrat avec des frais trop élevés mais il ne faut pas non plus sélectionner un contrat abordable n’offrant pas de bonnes opportunités d’investissement !

    Il va donc falloir choisir un contrat avec un grand nombre d’unités de compte (U.C) éligibles. Cela va d’une cinquantaine pour les mauvais contrats à plus de 2.000 pour les meilleurs.

    Autre facteur majeur, il faut que le contrat soit dit en “architecture ouverte”, c’est-à-dire qu’ils permettent d’investir sur des investissements externes à l’établissement chez qui vous avez ouvert votre assurance-vie. Cela vous permettra d’avoir plus de choix d’investissement et surtout de ne pas dépendre uniquement des qualités de gérant d’un seul établissement : personne n’est le meilleur partout.

    Conclusion

    Le PER est donc une enveloppe de gestion idéale pour les investisseurs souhaitant alléger leur imposition tout en capitalisant intelligemment pour la retraite.

    Si ces sujets vous concernent ou que vous ressentez le besoin d’être accompagné afin d’établir une stratégie financière et fiscale, n’hésitez pas à contacter nos experts !

    Vous souhaitez saisir les meilleures opportunités sur le PER ? Discutons-en !

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